Se concentrer sur le niveau de risque élevé


11.1 Se concentrer sur le niveau de risque élevé

Notre suggestion se divise en trois points. Le premier porte sur l’urgence de répondre aux besoins des jeunes gais, lesbiennes et bisexuels présentant un risque élevé par rapport au VIH et aux MTS mais qui sont les moins bien servis par les cours d’éducation sexuelle et par les services préventifs en santé sexuelle offerts en milieu scolaire. Le second consiste à prendre des mesures afin de diminuer la résistance ou l’incapacité des enseignantes et enseignants à traiter des sujets délicats associés à la sexualité. Le dernier fait allusion à la nécessité de se pencher sur les besoins des élèves qui peuvent se retrouver à l’écart des mécanismes habituellement utilisés pour promouvoir la santé sexuelle, des jeunes aux prises avec une incapacité, des jeunes des minorités ethnoculturelles et des élèves autochtones.

Élèves gais, lesbiennes et bisexuels

Notre étude a fait ressortir le fait que les programmes scolaires en cours, les méthodes d’enseignement et le matériel pédagogique ne répondent pas adéquatement aux besoins de cette population. On n’a pas adapté les services de santé sexuelle destinés aux adolescentes et adolescents de manière à combler ces besoins. Une faible partie des systèmes scolaire et de santé publique affirment s’occuper activement de la prévention et de l’atténuation de l’homophobie. Les écoles peuvent se révéler des milieux hostiles pour ces élèves.

Nous recommandons que les stratèges et le personnel abordent ces problèmes le plus vite possible, c’est-à- dire qu’ils considèrent cette question comme celle venant en tête de liste dans le présent rapport.

Enseigner aux élèves comment parler des questions délicates

Nous avons montré dans le présent rapport que le personnel enseignant est mal à l’aise d’aborder les sujets délicats liés à la sexualité et qu’il utilise des méthodes peu propices à la discussion ouverte et à l’apprentissage. La situation peut résulter du manque de temps à l’horaire, du peu de préparation des enseignantes et enseignants aux méthodes pédagogiques interactives, de la délicatesse des sujets ou d’autres facteurs. Ainsi donc, les élèves manifestent de l’ennui en raison de l’insistance sur les faits, et n’ont pas l’occasion d’acquérir les habiletés ni les attitudes ou les croyances nécessaires pour prendre de saines décisions par rapport à leur sexualité.

La sexualité englobe des notions dépassant l’anatomie, la maladie ou les sujets controversés comme l’utilisation des condoms, les actes sexuels ou la grossesse non intentionnelle. Elle comporte des notions comme les sentiments, l’amour et l’intimité, l’honnêteté et les relations respectueuses. Elle n’appelle aucunement à la contrainte et à l’exploitation. Voilà toutes les questions que souhaitent couvrir et discuter les élèves des groupes de discussion. Ce sont de telles habiletés et croyances qui prépareront le mieux nos enfants à faire face aux vrais enjeux de la prise de décision en matière de sexualité.

Nous recommandons d’entreprendre des recherches qualitatives afin d’identifier les barrières auxquelles se heurte le personnel enseignant quand vient le temps d’utiliser des méthodes pédagogiques dynamiques ou d’aborder certains sujets. Nous suggérons par ailleurs de déployer des efforts plus soutenus pour disséminer le matériel de qualité pertinent et de mettre l’emphase sur les méthodes dynamiques dans les activités de perfectionnement professionnel.

Matériel adapté aux minorités

Bien qu’on ait accordé beaucoup d’attention à l’élaboration de matériel et de méthodes didactiques destinés aux élèves aux prises avec une incapacité, provenant d’une culture minoritaire ou vivant en milieu autochtone, nous sommes d’avis que les enseignantes et enseignants n’ont pas vraiment accès à ce genre de matériel ou ne l’utilise pas.

Nous recommandons de consacrer davantage d’énergie aux activités de dissémination.

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