Élaboration, instauration et surveillance des politiques
8.1 Élaboration, instauration et surveillance des politiques
La présente section examine les fonctions relatives aux politiques de deux paliers de gouvernement : les ministères provinciaux et territoriaux ainsi que les autorités locales des systèmes scolaire et de santé. Les résultats de recherche sur lélaboration et linstauration des politiques indiquent quil est raisonnable dimputer aux fonctionnaires gouvernementaux, aux cadres des conseils et commissions scolaires ainsi quaux autorités de santé publique les fonctions suivantes en matière de politiques et de transparence. Vous trouverez ci-dessous les sources que nous avons consultées pour établir ces critères defficacité.
Des politiques exhaustives définissent et décrivent les attentes relatives aux systèmes et aux spécialistes qui y travaillent. On y trouve également la description des actions requises de la part des organismes auxiliaires (Association canadienne des administratrices et des administrateurs scolaires, 1990; Association nationale des conseils/commissions scolaires, 1981; Santé Canada, 1994; Association canadienne de santé publique, 1993).
Des plans daction explicites expliquent les processus de mise en uvre, de surveillance et dévaluation des politiques (Organisation mondiale de la santé, 1992; Association canadienne de santé publique, 1993; Crichton, 1987).
Les priorités du système sont définies de façon explicite (Broadfoot et al., 1994; Crighton, 1987).
On surveille et diffuse systématiquement les résultats de la recherche pertinente (MacLean, 1996; Organisation mondiale de la santé, 1997; ministère de lÉducation de la Saskatchewan, 1996).
Les structures administratives et les affectations du personnel sétablissent de manière appropriée (Odden, 1991; Macbeth, 1990; Organisation mondiale de la santé, 1997; Santé Canada, 1994).
Les ressources, sous forme de subvention, de personnel ou de matériel, sont allouées en fonction de lorientation stratégique (Funk, 1991; Consortium for Policy Research in Education, 1996; Association canadienne de santé publique, 1993; Santé Canada, 1994).
Le perfectionnement professionnel et la formation systématiques sont offerts à intervalles réguliers au personnel (MacKinnon et al., 1994; Santé Canada, 1994; Association canadienne de santé publique, 1993).
On encourage, appuie et facilite la coopération entre les systèmes qui offrent des services à la jeunesse (Fisher, 1990; Institute of Medicine, 1997; Association canadienne pour léducation à la santé, 1994; Capper et al., 1996).
On a mis en place des mécanismes visant à surveiller les activités des systèmes et leurs répercussions. (Granaheim et al., 1990; Muller et Pollard, 1994; Institute of Medicine, 1997).
On rédige et publie périodiquement des rapports sur la performance des systèmes (Funk, 1991; Santé Canada, 1994; Institute of Medicine, 1997).
Les responsables des politiques communiquent au public les progrès réalisés dans les systèmes et discutent des questions pertinentes (Association canadienne des administrateurs et des administratrices scolaires, 1990; Institute of Medicine, 1997).
Étant donné que le VIH/sida et la santé sexuelle font partie du mandat public des deux systèmes, nous sommes davis que les critères ci-dessus mentionnés sur le rôle des gouvernements, des organismes publics et des conseils et commissions scolaires sappliquent à ces sujets. Nous devrions donc être en mesure de consulter les données recueillies sur ces résultats. Pour le bénéfice des lectrices et lecteurs, nous réitérons ci-dessous laperçu du contenu du présent chapitre qui traite de lélaboration, de la mise en uvre et de la surveillance des politiques.
Sommaire des résultats obtenus en matière de politiquesLa moitié des ministères de lÉducation affirment avoir énoncé dans leurs politiques des objectifs concernant le VIH et léducation sexuelle. Moins de la moitié des arrondissements scolaires rapportent avoir de tels objectifs en ce qui a trait à la santé sexuelle ou aux maladies transmises sexuellement, et environ la moitié dentre eux déclarent en avoir en matière de prévention du VIH.
La majorité des ministères de la Santé disent avoir énoncé dans leurs politiques des objectifs concernant la prévention du VIH et des MTS, mais seulement un quart signalent lavoir fait pour la promotion de la santé sexuelle.
La plupart des personnes interrogées des trois paliers du milieu de léducation signalent ne pas avoir de plans daction explicites concernant le VIH, les MTS ou la santé sexuelle. Entre 50 et 75 p. 100 des répondantes et répondants des trois paliers du secteur de la santé déclarent avoir de tels plans sur le VIH et les MTS, et une plus petite proportion dentre eux disent en avoir concernant la promotion de la santé sexuelle.
Les fonctionnaires des ministères de lÉducation rapportent lexistence de normes claires régissant lenseignement de cours obligatoires sur le VIH, les MTS et la sexualité. Les ministères de la Santé ne se prononcent pas aussi explicitement quant aux normes en vigueur visant la prestation de services de santé sexuelle, mais la majorité des infirmières et infirmiers de santé publique déclarent offrir ces services sur une base régulière.
Environ la moitié des ministères de lÉducation mentionnent allouer un nombre minimum dheures à léducation sexuelle. Cependant, les réponses des arrondissements scolaires et des directions décole indiquent que ce nombre nest pas respecté. Selon les réponses du personnel enseignant, le temps accordé à léducation sexuelle varie entre 3 et 8 heures par année.
Un quart des ministères de la Santé signalent avoir établi un rapport entre le nombre dinfirmières ou infirmiers de santé publique et la population ou le nombre décoles. Presque tous les ministères de lÉducation, les arrondissements scolaires et les directions décole disent publier ou consulter une liste de matériel pédagogique autorisé sur léducation sexuelle. La majorité du personnel enseignant et du corps infirmier de santé publique déclarent lutiliser.
Les deux tiers des ministères de la Santé disent exiger ou faire la promotion dune approche intégrée axée sur lécole et la collectivité pour la prévention du VIH. Très peu de services de santé publique déclarent utiliser ou exiger cette approche intégrée ou coordonnée.
Les systèmes scolaires ont mis en vigueur de nombreuses politiques pour assurer la continuation de lemploi ou des études du personnel et des élèves séropositifs. De même, la plupart des personnes interrogées de tous les paliers du secteur de léducation rapportent lexistence de politiques préventives en matière de discrimination. Cependant, on na pas clairement établi si ces interdictions générales sont mises en pratique dans le but de prévenir lhomophobie. Très peu de personnes interrogées du milieu de la santé publique déclarent avoir joué un rôle déterminant dans la mise en uvre de ces politiques au sein des systèmes scolaires.
La plupart des autorités responsables de léducation signalent quelles ont mis en place des politiques qui stipulent que les écoles doivent prendre des précautions de sécurité et dhygiène universelles pour prévenir la transmission du VIH et dautres maladies infectieuses. Il en va de même pour les autorités responsables de la santé publique. Très peu de répondantes et répondants des deux systèmes disent toutefois surveiller la conformité à ces directives ou la formation du personnel en ce qui a trait à la mise en pratique de ces précautions.
Moins du quart des ministères de lÉducation et des arrondissements scolaires déclarent avoir dressé la liste des compétences requises pour lenseignement des cours déducation sexuelle. Près de
30 p. 100 des enseignantes et enseignants révèlent navoir obtenu aucune formation en éducation sexuelle avant lemploi, et 43,9 p. 100 dentre eux affirment détenir une mineure ou une majeure en éducation pour la santé, en éducation physique ou en études familiales.
Environ un quart des ministères de la Santé et la moitié des services de santé publique rapportent avoir défini les compétences exigées des infirmières et infirmiers qui doivent traiter du sujet de la santé sexuelle. Un nombre moins important de répondantes et répondants déclarent avoir déterminé la nature des compétences requises pour travailler auprès des jeunes ou dans les écoles.
Très peu de services de santé publique et dinfirmières ou infirmiers de santé publique déclarent avoir publié ou consulté des lignes directrices sur la consommation de stéroïdes et de drogues injectables. Approximativement les deux tiers des ministères de la Santé affirment avoir publié des lignes directrices sur la consommation de drogues injectables.
Environ un tiers des ministères de lÉducation et de la Santé, des arrondissements scolaires et des services de santé publique disent avoir une politique précise favorisant une approche coopérative axée sur lécole et la collectivité en ce qui a trait à la santé scolaire. Près de deux tiers des directions décole indiquent quelles tentent de relier les programmes scolaires avec ceux de la santé publique en sinspirant dune telle approche globale.
Environ un huitième des ministères de la Santé et des services de santé publique signalent avoir mis en place une politique explicite sur la santé des adolescentes et adolescents.
Plus des trois quarts des personnes interrogées des trois paliers du secteur de léducation déclarent que leur énoncé de mission ou de mandat tient compte du développement social sain de lenfant.