Avant-propos et Remerciements


1 Avant-propos

Le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC] est heureux de soumettre le présent rapport qui constitue une analyse et une description des politiques, des programmes et des pratiques des systèmes scolaire et de santé publique. Une entrevue téléphonique a été menée afin d’obtenir de l’information sur les activités des ministères de l’Éducation et de la Santé, des arrondissements scolaires, des écoles, des enseignantes et enseignants, des infirmières et infirmiers et des services de santé publique. Les commentaires recueillis lors des séances de discussion formées d’élèves et de parents ont permis de clarifier les perceptions et de cerner les problèmes. Le présent document donne un résumé des résultats de l’analyse des données provenant de ces deux sources. Un rapport séparé traite du contenu des politiques, des programmes et des divers documents sur les programmes d’études. Un rapport technique est également disponible.

Le VIH/sida continue de représenter un risque élevé pour la santé de la jeunesse canadienne. Des données récentes sur la transmission du virus montrent que, dans bien des cas, la maladie est contractée à l’adolescence. On a obtenu des résultats similaires lors de recherches menées sur les autres maladies transmissibles sexuellement. Les évaluations des programmes d’éducation sexuelle et des services préventifs de santé ainsi que l’intégration de l’enseignement, de services de santé et de soutien communautaire démontrent que de tels programmes contribuent à prévenir la transmission du virus et d’autres problèmes de santé.

Mis à part le milieu familial, le milieu scolaire représente l’institution sociale qui influe le plus sur la vie des enfants et des jeunes. Les écoles constituent «le lieu de travail» pour plus de 20 p. cent de la population canadienne, y compris cinq millions d’élèves et plus de 400 000 personnes sur le marché du travail. Un autre 30 p. cent de la population, soit les parents, ont un intérêt direct dans l’école. Au Canada, depuis l’instauration du système scolaire au xixe siècle par les églises et les organismes de charité, l’école a toujours nourri un intérêt particulier pour la santé et le développement social des enfants.

Les services de santé publique sont les seuls services publics ayant pour priorité la prévention des problèmes d’ordre social et de santé de la population. Alors que les services sociaux et médicaux répondent aux situations de crise et dispensent des traitements, les services de santé publique utilisent les ressources disponibles au sein de la collectivité et offrent leurs services dans le but de prévenir les maladies et de promouvoir la santé de la population.

Les systèmes scolaires des provinces et territoires du Canada exigent que tous les élèves reçoivent une éducation sexuelle, dont des cours sur le VIH/sida. De plus, toutes les instances requièrent que des services préventifs en santé sexuelle soient offerts aux adolescentes et adolescents et que des précautions universelles soient prises pour prévenir la transmission du VIH. Cependant, il n’existe aucun rapport complet sur l’état et la mise en œuvre de ces programmes. En fait, il existe peu de rapports sur l’état des politiques, des programmes, des services et des pratiques pour la plupart des problèmes de santé et d’ordre social.

Conséquemment, le présent rapport contribuera à l’établissement de repères sur lesquels les stratèges pourront s’appuyer au moment d’examiner les fonctionnalités de leurs systèmes scolaire et de santé publique respectifs.

2 Remerciements

La présente étude ne se veut qu’une suite logique à la très longue tradition de coopération entre le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC] et les Programmes de prévention et d’action communautaire sur le VIH/sida de Santé Canada.

Cette coopération a mené à l’élaboration et à l’évaluation du programme de 9e année sur le sida, qu’on a intégré au programme d’études de nombreuses provinces et territoires après que les recherches aient démontré que ce genre de programme influe sur les comportements sexuels.

Le CMEC a produit des ressources éducatives pour combler les lacunes identifiées dans le matériel didactique disponible sur la sexualité et le sida, et grâce à l’aide financière de Santé Canada, il a pu comparer l’incidence des différents mécanismes de formation du personnel enseignant sur le VIH/sida. Il a également octroyé des fonds conjointement avec les Programmes de prévention et d’action communautaire sur le VIH/sida pour mettre sur pied des ateliers visant à distribuer le matériel éducatif sur le VIH.

La présente étude arrive à un moment où les systèmes scolaire et de santé publique sont en pleine transition. Au cours des trois dernières années, le nombre d’arrondissements scolaires au Canada a chuté, passant de plus de 1 000 à environ 640. Les ministères de la Santé sont en train de régionaliser les programmes et les services de santé publique en plus de réduire le nombre de services de santé publique et de centres communautaires de santé.

La société exerce des pressions considérables sur les systèmes scolaire et de santé publique pour que ces derniers trouvent des solutions aux nombreux problèmes sociaux et de santé auxquels se heurtent les élèves d’aujourd’hui. Le chômage chez les jeunes, la violence, les changements technologiques, l’alphabétisation, l’immigration, l’égalité des sexes, l’usage du tabac, la pauvreté, les menaces contre l’environnement, l’éclatement des familles ainsi que la perte du sens de patriotisme et d’appartenance à une communauté ne sont que quelques-uns des problèmes avec lesquels doivent composer ces systèmes.

C’est grâce à l’engagement et au dévouement des spécialistes et des fonctionnaires qui ont participé à la présente étude que nous avons pu collecter des données en ces temps agités. Le VIH/sida reste un problème complexe, et il est difficile pour les systèmes publics de servir une population dont les opinions et les valeurs sont très partagées. Nous remercions les nombreuses personnes qui ont bien voulu acquiescer à notre demande d’entrevue.

La plupart des études sur le VIH et la sexualité ont porté sur les comportements des jeunes. La présente étude est axée sur la réaction des adultes devant les comportements de la jeunesse. Nous tentons de clarifier le processus de mise en œuvre des politiques suivi par les autorités publiques par le biais de programmes, de services et de pratiques de seulement deux des systèmes qui doivent répondre de la question du VIH/sida. Nous ne soumettons aucun rapport sur l’influence des médias ni sur les discussions des parents avec leurs enfants. Nous n’examinons pas le rôle des services ou des organismes bénévoles de santé, ni de ceux qui offrent des programmes de prévention du sida dans plusieurs collectivités. Nous ne discutons pas des actions qui peuvent être prises par des organismes de service social ou spirituels, des entreprises locales ou par des groupes de jeunes. Par conséquent, les constatations découlant de la présente étude ne reflètent qu’une partie des mesures prises relativement au VIH/sida. L’ensemble de la collectivité doit continuer de lutter contre cette maladie.

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